PN Los Glaciares : le glacier Perito Moreno

Le Perito Moreno, un des seuls glaciers au monde qui ne soit pas en récession. Il est même plutôt actif. 60 mètres de hauteur, aussi étendu que la ville de Buenos Aires, il avance d’environ 2 mètres par jour. D’énormes blocs de glace se détachent de temps en temps pour s’effondrer dans un fracas formidable plusieurs dizaines de mètres plus bas dans un bras du Lago Argentino. Un des plus beaux spectacles que j’aie jamais observé. Et des séries de photos parmi les plus belles que j’aie jamais prises.

Départ de bonne heure, sous le soleil, depuis El Calafate, où on a passé la nuit. Passage au supermarché pour acheter de quoi faire le traditionnel jambon fromage, on dépose le linge sale à la laverie, puis on commence à marcher vers la sortie de la ville. L’aller-retour en bus jusqu’au glacier coûte près de 20€. On décide sans hésiter de tenter les 80 km en stop. Ca aide d’avoir une jolie nana avec soi pour faire du stop. Je me met un peu en retrait de la route, et au bout d’un quart d’heure on est pris par un vieux ricain dans son pick-up. Le type est chercheur d’or dans une exploitation à 400 bornes plus au Nord. Il nous emmène à toute berzingue sur cette superbe route qui zig zag en bordure d’un lac immense aux reflets bleu turquoise, en nous racontant ses aventures de chercheur d’or aux quatre coins du monde. La journée commence bien.

Arrivés sur le site on file directement tout au bout de la péninsule qui fait face au glacier. Tout un réseau de passerelles permet d’avoir de nombreux points de vue époustouflants sur cette immense paroi de glace qui tombe dans le lac. Impressionnant. Limite inquiétant au début, mais très vite, on ne peut plus décrocher le regard du glacier, attendant, tous les sens en éveil, la prochaine chute de glace. Tous les sens en éveil, sauf le toucher, parcequ’il fait tellement froid qu’on ne sent plus grand chose au niveau des extrémités. J’ai l’immense chance d’avoir le bon cadre et le doigt sur la gachette au moment de la chute la plus impressionnante de la journée. Un bloc énorme, de la taille d’un immeuble, se détache lentement puis s’éclate tout en bas, au pied du glacier, provocant une gerbe d’eau immense et une vague qui arrive jusque la cote. Complètement hallucinant. J’en crie de stupéfaction, me tenant la tête à deux mains. Le craquement de la glace puis le bruit sourd de l’impact sur le lac fait également une forte impression.

On passe environ 6 heures sur place, scrutant le glacier de droite à gauche et de haut en bas, espérant une nouvelle rupture. Mais il nous faut finalement repartir, à regret, pour choper une voiture qui nous ramène à El Calafate. On se retourne tous les 20 mètres sur le chemin du retour, pour admirer une dernière fois le spectacle et prendre une dernière photo. Une des plus belles journées du voyage, sans aucun doute.

Encore une nuit à El Calafate, qui ressemble vraiment à Courchevel ou Megève, avec ses magasins North Face et Salomon, ses chocolateries et ses touristes friqués, et demain départ pour El Chalten, petit village tout récent qui fait office de point de départ pour les randos vers le Mont Fitz roy, défi de taille pour les grimpeurs du monde entier.

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PN Tierra del Fuego

La Terre de Feu, c’est cette île du bout du monde, à la pointe sud de l’Amerique du Sud. Ce nom m’a toujours fait rêver. La ville d’Ushuaïa est située aux portes du parc national, qui s’étend jusqu’à la frontière avec le Chili. Allez voir la carte vous comprendrez mieux ces histoires de frontières.

Comme prévu, on part avant l’aube, en direction du parc. A 6h du mat, sous une pluie glaciale, on parcourts les quelque 12 km jusque l’entrée, tous les trois serrés sur la moto. Il fait vraiment très froid. Je me demande ce que je fous là, alors que je pourrais encore être au chaud au fond du lit. Mais au moins ca nous permet de passer le poste de contrôle avant l’arrivée des rangers, et d’economiser les droits d’entrée au parc. En plus de ca, on pourra grace à la moto se déplacer facilement à l’intérieur du parc pour accéder aux différents sentiers de rando, et surtout à la Bahia Lapataïa, la fin de la RN3, le vrai bout de la route.

Une lampée de scotch, car on est vraiment transis, et on part pour un premier parcours, assez rapide, le long de la rivière. La pluie s’arrête, la lumière arrive tout doucement, mais les nuages ne bougeront pas de toute la journée. On se déplace ensuite jusqu’au départ de la ballade suivante, qui commence par une descente dans la forêt, pour déboucher finalement sur une petite plage, où un ponton fait office de bureau de poste, et où on s’attendrait à voir débarquer un hydravion postal à tout moment. Chacun part de son côté faire sa petite exploration, camera à la main. Je me retrouve ensuite avec Maciek pour poursuivre la ballade, mais Laury reste introuvable. On se lance sur le chemin en se disant qu’elle doit avoir pris de l’avance sur nous. On commence donc à marcher d’un bon pas, pour la rattraper. On ne la retrouvera que 3 heures plus tard, sur la route vers l’entrée du parc. Elle s’était en fait arrêté dans un arbre pour prendre des photos, un peu à l’ecart du chemin. Même si la marche a été un peu forcée, cette partie du sentier était superbe, le long de la baie et dans les sous-bois. Une fois la petite troupe réunie, on remonte sur la moto et on va manger nos sandwich au bord de la Bahia Lapataïa, là où la route s’arrête. Il fait toujours aussi froid, on sent que l’Antarctique n’est pas loin, à peine 1000 km.

L’après-midi, Maciek va s’amuser avec sa becane dans les chemins pendant que Laury et moi faisons une petite rando tranquille le long du lac, dans une forêt superbe. On observe un castor qui nage à la surface pendant quelques minutes. A part ca on n’aura pas beaucoup d’autres contacts avec la faune locale. Bien fatigués après toutes ces aventures et tout ce froid humide on rentre à l’auberge à fond la caisse.

Demain matin on quitte Ushuaïa, pour partir vers Puerto Natales, au Chili, et le parc national Torres del Paine. Encore un long voyage qui doit s’effectuer de jour car il faut passer les frontières, fermées la nuit.

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Punta Tombo > Rio Gallegos > Ushuaïa

Rio Gallegos, a la limite entre la province de Santa Cruz et la légendaire Tierra del Fuego. Dernier stop avant le bout du monde. Première impression : ça caille. Hier, avant de prendre le bus pour Rio Gallegos, on a été dans la réserve naturelle de Punta Tombo, lieu de résidence estival d’une énorme colonie de pingouins de Magellan. La plus grande en dehors de l’antarctique. Pour avoir plus de liberté, on loue une bagnole pour la journée. Ça revient finalement aussi cher que de prendre un tour organisé. Vous l’aurez compris maintenant, je suis plutôt contre l’idée des tours pour aller visiter les sites, sauf quand j’ai pas le choix bien sûr.

On roule pendant environ une heure et demi –à fond comme d’hab avec les voitures de loc– depuis la ville de Trelew jusqu’à l’entrée de la réserve. Puis on se ballade à pied pendant deux bonnes heures, au milieu des pingouins et des lamas. Les paysages sont plutôt monotones depuis qu’on est en Patagonie. C’est plat, très plat, et vide. Un peu de végétation mais presque pas d’arbres. Les bus qu’on prend roulent tout droit pendant des heures et des heures dans le même décor.

Sinon, Rio Gallegos, aucun intérêt. On doit passer la nuit ici, juste parce que les horaires des bus ne collent pas. J’ai l’impression d´être dans un reportage de Thalassa. Il fait froid, les gens sont enmitoufflés comme des esquimaux, les maisons sont carrées et peintes de couleurs vives. En tout cas ca fait du bien d’être de retour sur la route, après une semaine passée à glander à Buenos Aires. Et je dois avouer que c’est pas désagreable non plus de voyager à deux. Pour l’instant tout se passe bien. Une nuit-étape à Rio Gallegos donc, et on remonte dans le bus, pour un trajet qui durera toute la journée, à travers des paysages aussi désertiques qu’hallucinants, en bordure de l’Atlantique Sud. Ça commence à sentir sérieusement le froid.

C’est avec bonheur, et une certaine émotion, que je vous écris, enfin, depuis Ushuaïa. Ça y est, j’y suis. La ville la plus australe de la Terre. Le bout du monde. La fin de la route… On arrive là en début de soirée, et on débarque à l’hostel Patagonia Pais, qui est pas si cher que ça par rapport à ce que tout le monde nous a dit, et où on se sent comme à la maison. Sur la route pour arriver ici, on a dû passer la frontière Argentine-Chili, puis un peu plus loin la frontière Chili-Argentine, avec à chaque fois deux passages aux postes de douane pour sortir d’un pays et rentrer dans l’autre. Beaucoup de temps de perdu pour quelques tampons en plus sur le passeport. On a aussi traversé, sur le territoire chilien, le détroit de Magellan. Une demi-heure de traversée en bac, saluée par l’apparition furtive de deux dauphins de Commerson, noir et blanc. Apparemment personne sur le pont ne les a vu, mais nos yeux de gosses grands ouverts n’en n’ont pas perdu une miette. Sur le dernier tronçon de route, on quitte enfin les paysages plats et désertiques pour attaquer les lacets de la route de montagne, dans le brouillard et la neige.

En fin de soirée, à l’hostel, on fait connaissance avec un polonais, résident australien, qui voyage à travers l’Amerique du Sud au guidon de sa Transalp. Un peu barré et très sympa. Le lendemain matin, on avale le ptit dej’ et on grimpe tous les trois sur sa moto, direction le glacier El Martial, qui surplombe Ushuaïa. Pendant le court trajet en moto, j’essaye de pas trop sourire parce que sinon ça me fait froid aux dents, mais c’est pas évident. Une petite marche pas trop dure d’environ deux heures et on arrive au pied du glacier, juste au moment où le soleil pointe le bout de son nez. Ça fait bizarre de marcher dans la neige fraîche alors que quelques jours avant on se cramait les pieds sur le sable brûlant de la Peninsula Valdes. On profite de la vue sur la baie d’Ushuaïa, puis on s’aventure un peu sur le glacier, mais on fait rapidement demi-tour car c’est trop dangereux sans l’équipement adapté. Après cette petite aventure d’échauffement on rentre vite au chaud à l’hostel. Le lendemain, on s’offre une grasse mat et une journée de repos. On prend le temps de cuisiner, de faire la sieste, de se balader. On fait quand même la visite du Musée du bout du monde, mais on en fait le tour en vingt minutes, sans rien en tirer. Pas prêt de refoutre les pieds dans un musée pour touristes. Le soir, on se met d’accord avec notre ami biker pour aller dans le Parque Nacional Tierra del Fuego le lendemain matin de bonne heure, afin d’arriver avant les rangers et ne pas payer l’entrée. Une bonne nuit de sommeil s’impose.

Mauvaise nouvelle de dernière minute, je viens de perdre une grande partie de mes photos, dont celles des pingouins et de Rio Gallegos… Je vous laisse imaginer l’état d’agacement dans lequel je suis. Rien de pire que de perdre ses photos en voyage. Je crois que je préférerais encore perdre ma carte bleue. Je vais tenter de les récupérer en rentrant, mais sans grand espoir.

A bientôt.

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Peninsula Valdes

Troisième jour a Puerto Piramides, aux portes de la Peninsula Valdes, une réserve naturelle immense qui abrite une multitude d’espèces en tout genre. Lions de mer, éléphants de mer, pingouins, baleines, orques, dauphins, et sûrement quelques requins dans tout ça… Bref, tout le gratin des grands océans. Troisième matin, et toujours l’éternelle question : on reste encore un jour ou on continue a avancer ? Pour l’instant on est plutôt bien ici. Le camping où on est installes s’est complètement vidé, tout le monde est reparti bosser a la capitale. On se fait des repas de roi sur le barbec’, a coup de chorizos et de pièces de boeuf succulentes. Surtout celle d’hier soir, une viande tellement tendre qu’on pouvait la découper avec les doigts. Le tout accompagné d’un bon petit vin pas cher. C’est ça l’Argentine. Perdus dans pampa patagonienne, au bord de l’Atlantique, on se tape des barbec’ de folie sous les étoiles.

Hier on a fait en stop les 85 bornes qui séparent Puerto Piramides de Punta norte (la pointe nord de la péninsule, comme son nom l’indique). C’est là que viennent les orques, en cette saison, s’échouer sur la plage pour choper les petits lions de mer isolés. Aujourd’hui, pas de bol, les orques ne se montreront pas. Toutes les conditions étaient pourtant réunies : bonne saison, marée haute, et plein de petits bébés phoques a croquer. Pas grave, faudra revenir. Et à la saison des baleines de préférence.

Ça faisait des années que je rêvais de voir cet endroit, je suis tout de même pas déçu du voyage. Et en termes de grands espaces là je suis plutôt servi. Aller, je pense qu’on va plier bagages et continuer un peu plus vers le sud. A bientôt.

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Dimanche d’été à Buenos Aires

Petite balade en ville, en cette belle fin d’après-midi ensoleillée. L’air est doux, la lumière baisse doucement, les tongs claquent sur les pavés de San Telmo, la ville est paisible et semble avoir été désertée par les autos. C’est l’été. Le vrai été, sans pluie, sans froid, (sans vent, aussi), sans soucis. Je marche pendant environ 20 blocs, jusqu’à Puerto Madero, lieu de promenade prisé des porteños. Je me tape un bon choripan. Et une bonne cerveza, inutile de le préciser. Le choripan, c’est une grosse saucisse, coupée en deux dans un morceau de pain. C’est bien gras, et super bon. J’en mange à peu près un par jour depuis que je suis arrivé. En rentrant vers l’hôtel je tombe en plein carnaval à San Telmo, le quartier des artistes. Plusieurs bandes parcourent les rues, au rythme des percussions de la fanfare. Désolé les dunkerquois, mais je dois avouer que faire carnaval sous le soleil c’est quand même sympa. Mais se balader sur la digue de Malo à moitié à poil à 4h du mat’, ça a aussi son charme.

Une fois n’est pas coutume, je me pose un peu en ville. Ca fait du bien de temps en temps de pas faire son sac tous les matins.J’en profite pour préparer un peu la suite du trip, et découvrir un peu mieux Buenos Aires, que je commence à apprécier. Encore une capitale que je connais mieux que celle de mon propre pays. Je vais aussi me faire graver un beau souvenir de ce voyage. Et sinon, je squatte à l’auberge, je bois du mate et joue de la gratte. Je pense un peu à ce que je vais faire en rentrant aussi. Mais bon, rien de bien précis pour l’instant. Un pote brésilien vient de me parler d’une boutique où ils ont du camembert. J’pense que j’vais craquer pour un ptit calendos. C’est l’avantage d’être en ville, pas besoin de faire dix bornes pour trouver du jambon et du fromage.

J’ai tout de même hâte que Laury arrive, et qu’on prenne la route du grand Sud. Encore un vieux rêve qui va se réaliser, parcourir la Patagonie jusqu’à Ushuaïa. Le bout du monde. Vous allez être servis en images et récits de voyage.

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Amaicha del Valle

En effet, Amaicha del Valle est bien plus tranquille que Cafayate. On a l’impression qu’ici la vie tourne au rythme du bus local, qui dessert le village deux ou trois fois par jour. Et au rythme du pinard aussi. Je suis assis dans un resto très très local. La seule table occupée m’a accueilli chaleureusement. Les mecs sont tellement raides que je comprend presque pas ce qu’ils racontent. C’est déjà dur de comprendre un mec torché en français, alors en español avec l’accent argentin du nord, autant vous dire qu’il faut s’accrocher. Mais ça va, j’arrive quand même à tenir un bout de conversation.

J’ai atterri dans un camping, qui a aussi quelques chambres à louer. Je passe la première nuit sur un matelas, à même le sol, car le dortoir est plein. Pour seulement 15 pesos. Et bah j’ai vachement mieux dormi là, par terre devant la porte dans mon duvet, que dans le dortoir clean de l’hostel précédent à 50 pesos. Je passe une bonne soirée avec deux bretons bien cool, quelques argentins et d’autres français. Comme d’hab, on discute voyages, Amérique du Sud, Mexique. Et cette fois on parle pas mal de l’Inde aussi…

Ce matin, au réveil, le ciel est encore tout gris et pluvieux. Commence à y en avoir marre de la pluie. Elle me suit depuis le Pérou. Le temps s’éclaircit un peu finalement, et je pars en excursion pour les ruines de Quilmes, à quelques bornes d’Amaicha. La communauté indienne Quilmes a récupéré la possession du site il y a seulement trois ans, après plusieurs années “d’occupation” et d’exploitation par un entrepreneur qui y avait construit un complexe hôtelier avec piscine et tout le tintouin. Les ruines en elles-même ne sont pas très impressionnantes, mais le site est joli et la ballade sympa. Je me tape une petite sieste au soleil, perché sur un piton rocheux, puis redescend et rejoins Amaicha, où il se remet à pleuvoir. A cause de toute cette pluie, j’ai un autre changement de plan en tête. Demain je dors, je vais voir le Museo de la Pachamama, puis je vois ce que je fais.

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Cascadas rio Colorado, Cafayate

Assis devant une bonne et grande bière bien fraîche, à un coin de rue à Cafayate, je profite d’un repos bien mérité, après ce qui restera une des plus belles randos de ce voyage. 8h de marche, depuis le village de Cafayate jusqu’aux cascades du Rio Colorado, niché au fond d’un magnifique cañon.

Départ “de bonne heure” (11h-11h30), après une soirée bien arrosée (encore? et oui, encore). Mais pour une fois j’ai pas raté le petit dej’. Je retrouve mes compères de la nuit précédente sur la place centrale. Echange d’adresses mail et de bons plans pour la suite du trip. Je vais acheter quelques provisions, de l’eau, du pain du fromage et un saucisson, et en route. Il s’agit tout d’abord de sortir du village, en prenant la route qui traverse les vignes de deux ou trois domaines assez importants. Je fais ça en plein cagnard, et suis déjà trempé au bout d’une demi-heure de marche. J’arrive finalement au point de départ de la rando (là où tout le monde va en bagnole), signe le registre d’entrées/sorties, et me lance dans l’aventure.

A première vue, le chemin n’est pas clairement tracé, et traverse la rivière dès le début. Je décide d’enlever mes pompes, je les accroche à mon sac à dos, et je franchis la rivière, de l’eau jusqu’aux genoux. Je resterai pieds nus pour tout le reste de la rando, jusqu’à rejoindre à nouveau la route. Et je recommence à marcher, sans vraiment suivre le sentier, traversant le cours d’eau, sautant de pierre en pierre, m’accrochant aux branches et aux racines. Plusieurs passages sont franchement délicats. Heureusement que j’avais pris escalade en seconde langue à Monterrey, ça m’est très utile aujourd’hui. Le décor est, encore une fois, à couper le souffle, et je tombe en extase à chaque recoin du cañon, me sentant obligé de sortir l’appareil photo toutes les cinq minutes.

Au bout d’environ deux heures de marche, je suis bloqué. Bloqué sur une paroi, au-dessus d’une cascade (oui je suis toujours pieds nus), j’ai faim, soif et suis à bout de forces. Sagement, je fais demi-tour et vais me poser sur la berge en face pour me restaurer. Je fais péter la baguette, le saucisson et le fromage. Quel bonheur, un vrai casse-dalle comme je les aime. Pris d’une envie pressante, je met en application ce que j’ai appris dans le bouquin “Comment chier dans les bois”, et en particulier les sections “Comment chier sans polluer les cours d’eau et nappes phréatiques” et “Comment s’essuyer sans papier toilette”. Passons.

Une fois remis, j’étudie le passage en question, et trouve finalement une solution. Je peux continuer. Et heureusement, car une heure plus tard j’arrive au terme de la rando, au pied de la plus grande cascade. Je ne sais pas si c’est vraiment la fin du chemin, mais ça me suffit. Il commence à se faire tard, et je sens la pluie arriver. Quelques photos, un autre sandwich, je finis ma bouteille d’eau et prend le chemin du retour. Ca ne manque pas, un peu plus bas l’averse éclate. Et pas qu’un peu. Je l’évite de justesse, en me réfugiant sous un arbre. Presque tapi sous les racines, je ne suis pas mouillé. Je dois sûrement ressembler à Tarzan, sans t-shirt, sans godasses, avec une barbe d’une bonne semaine, accroché aux racines, littéralement caché en-dessous de l’arbre. La pluie faiblit, je reprend la descente, à un rythme plus soutenu, en suivant simplement le lit de la rivière. Je resigne le registre, remet mes pompes et rejoins sans traîner le village, où je peux déguster cette bière tant désirée.

Entre temps, depuis le début de ce récit, il s’est remis à pleuvoir. Les rues se sont transformées en torrents. Je me suis réfugié à La Casa de las Empanadas, où je viens d’avaler la meilleure empanada de ma vie (pour l’instant). Les empanadas, c’est un genre de petit croissant de pâte, fourré de viande ou de fromage et de légumes. Un vrai délice.
Je ne vais pas rester beaucoup plus longtemps à Cafayate. Tout est trop cher, à cause du festival qui a lieu cette semaine. Pas de bol, j’suis pas arrivé le bon jour. Direction Amaicha del valle, un village apparemment plus tranquille, pour mes derniers jours dans le nord argentin.

Je profite de cet article pour remercier chaleureusement tous mes fidèles amis et lecteurs qui me soutiennent à distance. Santé.

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Salta

Ayer llegué en Salta, capital, en el norte argentino. Por fin un poco de sol y de calor, después de tanto tiempo en las montañas frescas y lluviosas. Llegué directo al Backpackers Hostel, que es parte del grupo Hostelling International, todo nuevo, todo limpio, todo aséptico, todo lleno de “no speak español”. Encima, te atraen con desayuno y cena incluidos en el precio y luego te cobran la chela a tres veces el precio normal… y por supuesto te prohiben llevar alcohol comprado a fuera. No me gusto. Así que hoy me mudé a otro hostel, mas sucio, mas barato, con las paredes pintadas por los chicos y chicas que estuvieron y se la pasaron bien. Hostel El Andaluz, por si pasan por acá. Fui caminando hasta la cima del cerro San Bernardo, a tomar el sol, fotos, y mi tiempo. Linda ciudad. Tal vez por eso se llama Salta la linda.

Como siempre, no se ni cuando me voy ni a donde. Tampoco tengo idea de que día estamos. Y esta muy bien así. Solo se que me quedan como tres semanas para llegar a Buenos Aires, y de ahí un mes mas para recorrer la Patagonia. Y luego, volver a Francia… puta madre. Ahí tampoco de que voy a hacer. Seguramente trabajar para juntar plata y escaparme otra vez. Lo siento para los que me leen y que no entienden ni un carajo al español, pero hay que contentar a todos. Un abrazo grande a todos.

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Quebrada de Humahuaca

Ca y est, je suis de retour en terre argentine. Il me reste deux petits mois pour la découvrir. Et dire que c’était l’objectif principal de mon voyage, et que je voulais y rester 5 mois (et peut-être même y travailler, haha). Comme quoi ça sert à rien de faire des plans. Les plans ça change tout le temps. “You want to make the gods laugh : tell them your plans.”

Premier stop dans le village quechua de Humahuaca, en plein coeur de la quebrada du même nom. La quebrada c’est un genre de canyon, une rupture qui laisse apparaître des couleurs incroyables. Ca va du vert au rouge, en passant par le blanc, le jaune … Je vous laisse apprécier les images. Je resterai finalement trois jours là, dans un hostel à l’écart du village, au pied des montagnes. Mes journées sont simples : je cuisine et je mange à l’hôtel, je bois des infusions de coca et je vais marcher dans la montagne et le désert. Besoin de repos. En fait, je mange surtout, à l’hôtel, vu qu’on cuisine gentiement pour moi.

Un coup de bus m’emmène à ma prochaine étape, le village de Purmamarca, un peu plus au sud, toujours dans la quebrada. J’ai enfin pu m’asseoir au premier rang, à l’étage, derrière la vitre panoramique du bus. Même pas réussi à finir ma nuit tellement les paysages sont mortels.

Purmamarca, petit village de 5 blocs de long et de large, est niché au milieu de montagnes aux couleurs et aux formes vraiment psychédéliques, sur le bord de la route qui traverse la cordillère des Andes et va jusqu’au Chili. Sûr que celui qui a créé la Terre avait pris un acide le jour où il a dessiné cette partie de l’Argentine. Ici encore, la principale activité consiste à aller marcher dans les alentours et monter jusqu’aux différents miradors. Faute d’océan et de baleines, je me suis mis à chercher et observer les condors. Je reste encore un peu ici, jusqu’à ce que j’en ai marre, puis je continue vers le sud. Ca fait plaisir de se retrouver dans un endroit où tout peut se faire à pied, sans que les tours operators ne vous harcèlent tous les 20m. Le voyage comme je l’aime. Authentique.

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San Pedro de Atacama

Je suis au Chili depuis quelques jours. Encore une fois au milieu du désert. Désert de sel cette fois. San Pedro, bien que très touristique, est plutôt agréable. Un nombre incalculable d’agences de voyages proposent des tours vers les sites naturels du coin. Geysers, désert de sel, lagunes, volcans, dunes de sable… Et le tout, bien entendu, hors de prix. Je suis bloqué ici pour encore une paire de jours, parceque tous les bus pour l’Argentine sont complets. Ca fera 5 ou 6 jours au lieu de la journée prévue initialement. Ici c’est la saison haute, faut penser à réserver les trajets à l’avance. Plus l’habitude. J’ai décidé de passer directement en Argentine après le Chili. Tant pis pour le salar de Uyuni, côté bolivien. Trop de risques de pluie, et à l’altitude du salar, de neige. Et puis faut aussi que je me garde quelques excuses pour revenir.

Ca y est j’ai enfin pu quitter San Pedro ce matin. Dans un bus où il n’y avait que des touristes. Ca m’été pas arrivé depuis le début je crois. J’ai pas eu beaucoup de chance avec cette étape. Il a plu presque toutes les après-midi depuis que je suis arrivé, alors que c’est censé être le désert le plus aride du monde. Trois ans qu’il avait pas plu comme ça. Du coup pas mal de tours étaient annulés. J’ai quand même pu me faire une bonne session de sandboard avec une vraie planche de snow cette fois. Mes plans pour passer en Bolivie sont tombés à l’eau, à cause de la pluie et du prix exorbitant des excursions. Ajoutez à cela quelques soucis avec la banque — HSBC, banco internacional : mi culo — à cause de qui je ne peux pas appeler la France pour prendre des nouvelles de mes proches. Alors que j’en ai bien besoin ces jours-ci… Ah oui, j’ai chopé la crève aussi, en allant me baigner dans une lagune, dans le désert de sel, sous l’orage.

En résumé, San Pedro de Atacama ne restera pas un souvenir inoubliable. Même si le lieu est sympa, je n’y étais pas au bon moment ni dans les bonnes conditions. A bientôt, pour un article un peu plus réjouissant je l’espère. Il faut aussi que je vous raconte les mauvaises expériences, sinon vous allez croire que voyager à l’autre bout du monde c’est tous les jours la belle vie.

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